C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de CUVELIER, Chans. Guescl. F. 
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     AIMER     
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[Sentence évangélique] Qui m'aime me suive : Reguardons devant nous, voyons nostre ennemy, A eulx me combatray, se Dieu plest, aujourd'uy. Qui m'ayme, sy me suyve ! (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 152). Signifier a fait a trestoute sa gent Chascun monte a cheval tost et appartement ; Qui amer le voura, si le sieuve briefment, Car aux Englois s'en va, se dist isnellement (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 383). Quil m'amera avec moy vienne. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 125). Il est temps, l'eure est acomplie, Que nul n'en differe ne tryve ; Mes ayez tous chiere hardie Et cil qui m'aymera me suyve. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 438). En nom Dieu, je vois commancer Et qui m'aymera, si me suyve, Pour noz anemis dechasser, Afin que du royaulme on les prive. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 474). Monstrons nous comme gens de fait Et allon en belle ordonnance. Vecy l'estandart et la lance ; Or me suive qui m'aimera. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 147).

Rem. Hassell 34, A67 ; DI STEF. 12c, aimer.

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     AMI     
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Il ne sait qui ["ce qu'il"] perd, qui perd ses bons amis : De la mort de Bertran en valu France pis, Car il ne scet qu'i pert, qui pert ses bons amis. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 53). ...Car nuz hons recevoir ne puet si gran damage Con de ses amis perdre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 501).

Rem. Morawski 1357 : Ne set que pert qui pert son bon ami. ; Hassell 37, A103.

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     ARGENT     
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Qui a de l'argent, toujours échappe et fine : Car qui a de l'argent, tousjours eschappe et fine. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 411).

Rem. Hassell 42, A181.

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     ARGENT     
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Celui qui n'a pas d'argent n'a rien à faire au marché : Mancion de Branbort, un Anglois affaitiet, Dist a Jehan Joyel, qu'a .I. lez ot saquiet : "Jamais ne me creés se Bertran l'esragiet Ne retourne tantost que serons aprochiet." Et dist Jeha, Joyel : "Trop avez foliet, Qui parlez ensement. Ne faites l'esmaiet ; Se de lui vous doubtez, si n'y mettez le piet ! Cilz qui n'a point d'argent n'a que faire au marchiet." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 104).

Rem. Hassell 42, A172 ; DI STEF. 32a, argent.

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     ARGENT     
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Point d'argent, point de valet : "Par ma foy,dist Bertran, sceans point d'argent n'a ! Mais il a un Lombart en la ville dela Qui me fait ma finance, on li envoyera. Si je puis esploitier, roys Henrys me voira." A ycelle parole, le portier appella, Il est bien tost venus, car forment desira ; Pour ce dist on souvent, je l'ay ouÿ pieça : Cil qui n'a point d'argent, point de varlet n'ara. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 274). Mais que vault plume, encre, papier et lume, Martel, englume, achier, fer ou souflés ? Quant argent fault, aussy font les varlés (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 769).

Rem. Morawski 104 : A point d'argent point de varlet ; Hassell 42, A178 ; DI STEF., 32b.

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     ASSAILLIR     
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Il méchiet à celui qui assaut le premier. "Celui-là perd qui attaque le premier" : Monseigneur, je vous prie et requier, Lessez nous assaillir et François commencier, Et tenons noz conroiz sans a nous desfoquier, Car on voit bien souvent, je le dy sans cuidier, Qu'il meschiet a celui qui assault le premier. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 137).

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     BIEN     
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Moult épargne de bien celui qui ne les a. "Ce qu'on n'a n'a pas il est facile de ne pas le dépenser" : ...Pour le saint jour de Pasques qui demain adjourra, Ne boit on point de vin en nostre ost par dela ; Deci jucque a demain nous n'en buveron ja. - Par ma foy, dist Bertran, on a dit de pieça : Moult espargnie de bien celui qui ne les a. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 250).

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     BOUTER1          BOUTER2     
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Qui boute l'un, il va l'autre heurtant : Glaiequin, dist Bertran (...). Ceste lettre ycy au roy yras livrant, Et s'au roy ne pouoies parler a ton commant, Bureau de la Riviere tu m'iras saluant, Et lui baille ma lettre. Il te vaurra autant, Car voir,qui boute l'un, il va l'autre heurtant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 355).

Rem. Morawski 1943 : Qui fiert l'un si boute l'autre, 2242 : Se je te bout, si boute l'autre ; Hassell 58, B164.

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     BOYAU     
Il fait mal lier/allier/étreindre...autrui boyau au sien. "Il ne fait pas bon s'unir à qqn qui n'est pas de votre monde" : Bauduins, qui tenoit maint royame en servage, A bailliét Taillefier a l'adurét corage Bauduin de Sebourc, qui fu de son linage, Car li roys le tenoit plus loial et plus sage Que chiaus qui ne sont pas estrait de son parage ; Car d'estrainge boiel, che dist on par usage, Aloier fort au sien souent en vint domage. (Bât. Bouillon C., c.1350, 79). Estrange boiiel fait mais au sien à liier (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 39). [Le bastart est attaqué par le fils du forestier accompagné de quter complices] Quant le bastart perceut le felon lozenger, Il a traite l'espee qui fut de bon assier. Quant cil voient l'espee reluire et flamboier, Ly .IIII. s'en fouÿrent et retraient arrier, Et l'enffes demoura. Le bastart sans targer L'assena si tres bien dessus le hanapier Que de cy es espaules ne remest que trancher. Mort l'abat ens ou bois, or ot il son loier ; Et ly .IIII. s'en fuyent, nel vinrent pas venger. Pour ce dit ung proverbes qui moult fait a priser Qu'estrange boyel fait mauvés au scien loyer (Tristan Nant. S., c.1350, 222). Cil paien m'ont failli, Damedieu les maudie ! Or voy bien que li ons est plaing de grant sotie Qui estrange boiel en riens au sien alie. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 338). Beau nepveu, qui son cuer croit a toute heure, aucunement ne puet estre qu'il ne folie. Et pour ce ne croiés point vostre corage [qui est amoureux d'une autre personne que celle qu'on lui destine], mais croiez le roy (...), si ne folierés point : il ne fait pas bon estraindre estrange boiel au sien, car on se doit aller selon soy et a ce que l'en congnoit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 70).

Rem. Morawski 881 Il fait mal loier autrui bovel au sien ; Hassell 58, B167 ; DI STEF. 107c-108a, boyau.

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     CHAT     
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Là où il n'y a pas (de) chat, la souris se tient fière/se rebelle : ...Pres de Paris ont fait lever hault la pouciere [les Anglais] Et s'ont bouté les feus ou on vit la fumiere, C'on le pouoit veoir de sainte Genevieve. "Sire, ce dist Bertran, n'esse pas la maniere ? La ou point n'a de chat, la souriz se tient fiere !" (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 370). Et pour ce est vraye la parole que l'on dit communéement : où chat n'a, soris ravelle ; ainsi estoit il des Françoys, car ilz menoient tellement leurs ramaulx ès pays et terres du bon conte Gérard, car il sembloit que il n'en y eust que pour eulx, aussi n'avoit il. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 136). ...Car j'ay bien auï dire en aulcune raison, Là où n'a point de chat, que reveler voit on Lé souris et les ras, telle est m'entencïon. (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 399). En l'ostel ou li caz n'a son habitement Li soris y revielle. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 431). Ou chat n'est, la soris revelle. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 196).

Rem. Morawski 1563 : Ou chaz n'a soriz i revele ; Hassell. 66, C93 ;. DI STEF. 147c, chat.

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     CHÂTEAU     
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Château dégarni ne vaut mie un bouton : "...Sachés bien qu'a Henri trestouz nous renderon, Car dedens .XV. jours ne pain ne vin n'aron." Et on dit un parler en commune rison Que chasteau desgarni ne vault mie un bouton. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 342).

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     COMMENCEMENT     
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Bien doit avenir par bon conmencement : Se li princes de Gales nen avoit le talant, Il n' roy ne seigneur entour le firmament Qui mieulx vous peust aidier, je le say vrayment, Car il est eüreux et cremus bonnement, Et s'entreorent un fait si hardiement Qu'il en vient a eür et a grasse souvent. Et ont dit un parler li sages proprement, Que bien doit avenir par bon conmencement. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 229).

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     CONSEIL     
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Croire mauvais conseil peut causer mauvaise fin : Et on dit un parler, et l'a on dit pieça, De croire mal conseil la fin maise sera ; Dieux paye quant li plaist, bien le pouoir en a. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152). Or avoit de coustume Pietre, qui se fia Es Juifs de sa terre, et trop plus les ama Qu'il ne fist crestiens, car trop fort les greva, Ne de tous ses consaulx riens ne lor demanda Ce qu'il avoit à faire, trestout il lor cela ; Et disoit aux Juifs et de tout les charja, De ce qu'il ot à faire et de sà et de là. De croire mal conseil, male fin en sera (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 241).

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     DÉCONFORTER     
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Un homme ne vaut rien qui est déconforté : [Bertrand, prisonnier, pourrait être libéré contre une rançon, mais il avoue qu'il n'a plus d'argent] "...J'en ay beu et mengié, donné, joué aux dés, Et un petit d'argent si est tantost alés. Mai j'aray tost paié si je sui delivrés ; Tel ne s'en donne garde qui m'en donra assés, Tel espargne le sien et bien enfremés, Qui pour moy a aidier retrouvera ses clefs."Et un sergent lui dist : "Sire, bon cuer avés ; Il semble que voirs soit tout quant vous pencés. Par foy, se dist Bertran, tu es bien assotés ! Car uns homs ne vault riens qui est desconfortés, Et uns hons desconfis vault autant que matés." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 284).

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     DIEU     
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Dieu paie tout (quand il lui plaît) : Et on dit un parler, et l'a on dit pieça, De croire mal conseil la fin maise sera ; Dieux paye quant li plaist, bien le pouoir en a. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152). Dieu paira tout au jour du jugement, Bons et mauvais selonc leurs fourfaictures (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 648).

Rem. Hassell 95, D79

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     DIEU     
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Dieu toujours ramène le droit à qui a droit : Tant avoit anemis, Englois et Navarois, Ne scet en qui se doit fier d'un seul tournois. Mais Dieux tousjours ramaine le droit a qui a drois. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 78).

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     DROIT1          DROIT2     
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(Bon) droit a bon métier d'aide : ...escripture dist, qui est ou saint latin, C'on doit le droit aidier, et tort mettre à déclin. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 207). Mais drois a bien mestier qu'il soit aidiez tousdis. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 34). Mais on dit, et s'est vray, et li saiges l'affie, Que li droiz a la foiz a bien mestier d'aÿe (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 128). Vous m'avez dit (...) que j'ay loyal, bon et juste droit ; mais bon droit a bien mestier d'aide. (Honn. cour. Fr. P., 1418-1420, 68). "...Mais Dieu, avoeuc le droit pour qui vous combatés, Vous tenra en vertu, ja ne vous en doubtés : Droit a mestier d'aïde, c'est fine verités." (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 469). Item, mon procureur Fournier Aura pour toutes ses corvees - Simple sera de l'espargnier - En ma bourse quatre havees, Car maintes causes m'a saulvees, Justes, ainsi Jhesucrist m'aide ; Comme telles se sont trouvees, Mais bon droit a bon mestier d'aide. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 89). Bon droit a bon besoing d'amis. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 59). Se vous me traictiés durement, Sans tenir voie clere et monde, J'appelleray du jugement Devant Dieu tout premierement et tous les sainctz oiseaux du monde ; N'y ara pellican, ne aronde Qui de son bec ne vous revide : Bon droit a bon mestier d'aïde. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 654).

Rem. Morawski 604 : Drois a bon mestier d'aïde; Hassell 98, D125 ; DI STEF. 274c, droit.

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     DROIT1          DROIT2     
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(Bon) droit a bon métier d'aide : ...escripture dist, qui est ou saint latin, C'on doit le droit aidier, et tort mettre à déclin. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 207). Mais drois a bien mestier qu'il soit aidiez tousdis. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 34). Mais on dit, et s'est vray, et li saiges l'affie, Que li droiz a la foiz a bien mestier d'aÿe (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 128). Vous m'avez dit (...) que j'ay loyal, bon et juste droit ; mais bon droit a bien mestier d'aide. (Honn. cour. Fr. P., 1418-1420, 68). "...Mais Dieu, avoeuc le droit pour qui vous combatés, Vous tenra en vertu, ja ne vous en doubtés : Droit a mestier d'aïde, c'est fine verités." (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 469). Item, mon procureur Fournier Aura pour toutes ses corvees - Simple sera de l'espargnier - En ma bourse quatre havees, Car maintes causes m'a saulvees, Justes, ainsi Jhesucrist m'aide ; Comme telles se sont trouvees, Mais bon droit a bon mestier d'aide. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 89). Bon droit a bon besoing d'amis. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 59). Se vous me traictiés durement, Sans tenir voie clere et monde, J'appelleray du jugement Devant Dieu tout premierement et tous les sainctz oiseaux du monde ; N'y ara pellican, ne aronde Qui de son bec ne vous revide : Bon droit a bon mestier d'aïde. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 654).

Rem. Morawski 604 : Drois a bon mestier d'aïde; Hassell 98, D125 ; DI STEF. 274c, droit.

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     EMPÉTRER     
Assez peut empétrer qui donne largement : "...Cy meterons laiens l'abé et le convent Qui sont en Piergort courouciez et dolent. Vous vivés en pechié, en esconmeniement." Et dist li capitaine : "Nous n'y contons noient. Nous serons bien rasoux ["absous"] a no commandement. Assés peut empetrer qui donne largement." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 363).
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     ESCHARS     
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Eschars prince n'ira ja honneur conquérant : ...quant le ber Bertrant Vi si petit d'argent, au roy a dit errant : "Gentilz rois, dist Bertran, par le mien essiant ! Ne voy cy pas argent pour faire un fait vaillant ; De mille et .V. cens honmes que vous m'alés paiant Combatre ne peut on .XXm. Englois vaillant. Alés rompre ces coffres où il a argent tant : Escars princes n'yra ja honneur conquerant." "Sire rois, dist Bertran, je vous di sans cuidier, Ja bien ne servira qui n'a bon louier." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 373).

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     FEMME     
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Qui trop sa femme croit, à la fin s'en repent : [Charles de Blois, qui a engagé la bataille malgré lui, pour obéir à sa femme] Vrais Diex, pardonnez moy la mort ma bonne gent Qui si meurent par moy a duel et a tourment ! J'ay guerriet longtemps oultre mon essient. Qui trop sa femme croit, en la fin s'en repent. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 145).

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     FEMME     
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[Point de vue opposé] Qui sa femme ne croit en la fin s'en repent : "Sire, ce dist la denme, je prie au Sapient Qu'i de prison et mort vous gart entierement, Et si vous pri, pour Dieu, aiés remembrement Des jours qui perileux pevent estre souvent ! Devant Nadres faillistes a mon commandement ; Ce creü eüssés tout mon ensaignement, Ja perdu ne eüssés n'en estour n'en content. - Dame, ce dist Bertran, je scay certainement, Qui sa femme ne croit en la fin s'en repent !" (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 377).

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     GAGNER     
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On croit avoir (tout) gagné et on a (tout) perdu : Marchéans, pélerins, et quant qu'il i avoit, Furent périt en mer, que nuls n'en reschapoit. Pour chou, biaus dous seignour, mes corps le ramentoit C'on ne scet une cose où li eurs seroit ; Tels a quidiet gaignier qu'à le fie perdoit. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 299). Sa trompe fist sonner Bertran ùoult haultement. La commença bataille et orrible content, Tel y cuida gaignier qui y perdi grantment. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 334). Et li Englois et li Breton cargierent lors vassiaus des meubles et pourfis que li François amenoient, et puis rentrerent en lor navie a tout ce conqués et retournerent a Hainbon, et recorderent a la contesse et a lors compagnons conment il avoient esploitié. Si en furent tout resjoi, ce fu raison, car il en estoient departi a lor honnour et pourfit. Ensi vont les aventures d'armes et les fortunes : a le fois on quide avoir tout gaegnié et on a tout perdu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 543). Car assez de gens, comme vous savés, ont été miz hors de villes et chasteaulx par deffault de gouvernement ; et, pour se amuser à cuider gaigner, ilz perdoient tout. (BUEIL, II, 1461-1466, 126). Jouvencel, je vois bien que c'est, il vous est adviz que pour vingt chevaulx que vous avez destroussez, que tout le monde soit vostre. Ce n'est pas cela : mais aucuneffoiz tel cuide gaigner qui pert.. Et là où vous voullez aller, il y a plusieurs dangers et y fault proceder de sens rassiz et avoir grant conduite (BUEIL, I, 1461-1466, 62). Tel cuide aulcunes fois gaigner qui pert. (MACHO, Esope R., c.1480, XXXVI).

Rem. Morawski 2347 : Teus cuide gaingnier qui pert ; Hassell 126, G4 ; DI STEF. 390c, gagner.

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     HEURE     
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Une heure est de gagner, l'autre ne l'est pas : Tel desconfi er soir son averse partie, Qu'au jour d'ui perdera les membres et la vie. Une heure est de gaaignier, li autre ne l'est mie ; Et en droite aventure, je vous acertifie, Met on les oefs couver, on le dit a la fie. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 104).

Rem. Cf. aussi Morawski 5 : A belle heure pot au feu, 1238 : Mieiz vaut a bon ore nestre que de bons estre, 1639 : Pire est une heure que cent, 1789 : Qui à eure vuet mengier, ainz eure doit aparillier, 2024 : Ki ne fait ainz oure ne prent à oure, 2396 : Totes heures ne sont meures.

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     HOMME     
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[La peur est dangereuse] Homme qui s'ébahit est à moitié mort : ...Aiés bon cueur en vous, pour Dieu, je vous enprie, Car hons qui s'esbahist, il est mort a moitie ! (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 387).

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     HONNEUR     
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Mieux vaut honneur qu'argent (mal acquis) : [Les Anglais en supériorité numérique décident d'attaquer les Français ; un de leurs chefs dit ] ...si sera pou d'onneur a nous certainement, Et ne sera tenu a nul bon hardement, Se de nuiz assaillons les François tellement, Car on dist a la foiz : "Mieulx vault honneur qu'argent." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 464). Nostre roy est humble et bien entendu, Le roy, son pere, est le plus grand du monde, Sa compaigne est exemple de vertu, Leus enffans ont les biens de Dieu sentu ; Leurs parens sont de saincte vie et monde, Puissans paÿs ont sur la rerre ronde (..) : Royal honneur vault myeulx que fin argent. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 391). Mieulx vault honneur, bonne grace et bon los Que avoir florins mal acquis, dire l'os. (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 323).

Rem. Morawski 1295 : Mieux vault tresor d'onneur que d'or ; Hassell 136, H62.

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     HUMILITÉ     
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[Sentence] Orgueil ne monta onques, mais humilité vainc avec belle raison : Ja d'orgueil je n'aray en moy telle parson Qu'a ces Englois que voy a ces crenaux de non Ne demande respit sans traire vireton Tant que ma hache soit a ma commandison, Car orgueil ne monta oncques, se me dit on, Mais humilité vaint avec belle raison (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 421).

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     LOUP     
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À sa nature va toujours le loup traire : Quant des Englois sceürent trestout le convenant, Il aconterent pou a leur contrerre grant. En la ville n'y ot si petit ne si grant Qui a estre François n'alast moult desirant ; A sa nature va tousjours le leu traiant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 399).

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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
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[Sentence ; il faut tout faire pour garder un bon serviteur] Celui qui sert son maistre sans faire vilainie on le doit mieux aimer qu'amant ne fait amie : ...Il [un maréchal] a esté tres bon touz les jours de sa vie, Vers son maistre loyaulx sans penser a folie ; Cilz qui son maistre sert sans faire villenie On le doit mieulx amer qu'amans ne fait amie (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 240).

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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
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Ce que ton maître donne, ne l'aie pas pleuré : "Sire, ce dist Bureau, Diex vous croisse bonté ! Ou livre Salemon est escript et rimé : Ce que ton maistre donne, ne l'aies pas plouré." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 370).

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     MESURE     
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L'homme qui n'a mesure se va démesurant : Sire, dist Olivier, ne vous alez hastant ; Li homs qui n'a mesure se va desmesurant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 136).

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     MOURIR     
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Qui tantôt meurt, il languit moins : "Sire, nous acordons tout vostre parlement, Et a qui Dieu voura donner eür briefment, Cy prengne l'avantaige et le commencement, Car mieulx vault tost mourir que languir longuement !" (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 379). L'AMANT. Qui que m'ait le mal pourchacé, Cuider ne m'a point deceü ; Mais Amour m'a si bien chacé Que je suis en voz laz cheü. Et puis qu'ainsi m'est escheü D'estre a mercy entre voz mains, S'il m'est au chëoir mescheü, Qui plus tost meurt en languist moins. (CHART., B. Dame, 1424, 340). Trouvons fachon d'eschapper de leurs mains : Qui tantost moeurt, on dit qu'il languist mains. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 216). LE LOUP (au mouton). Qui moeurt tantos, il languist mains. Mieux te vault ferir en ma gueule Que rompre poings et tordre mains, Ne plourer une larme seule (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 668).

Rem. Morawski 1309 : Mout endure que jeuene ne murt ; Hassell 165, M147 ; DI STEF. 567a-b, mourir.

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     NATURE     
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Nature fait le cerf/le chien tracer : Et puis qu'il ont mesprins et qu'il ont meserré, On ne leut doit tenir ne foy ne loyauté. Je lo que cil Englois soient tous hors bouté Et au duc de Berry nous soions acordé. Car un proverbe dit, par vraie autorité : Nature fait le cerf tracier ou bois ramé. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 441). Nature fait le chien tracer. (Doc. 1400-1500. In : E. Legris, Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 389).

Rem. Morawski 1326 : Nature fait le chien tracer ; Hassell 174, N4 ; DI STEF. 573c, nature.

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     NÉANT     
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De néant venu, a néant faut raller : Or de nïent venu, à nïent le fault raler. Et par ces faulces oeuvres qu'il a voulu ouvrer, Ce fait aprés sa mort tellement regreter C'on dit que c'est dommaige que il pot tant regner, Et c'on ne l'a pieça fait du sien deppoeser. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 318).

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     OEUVRE     
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La maise/les males oeuvres mènent à mauvaise fin : [Renart, blessé, soliloque] ...cil qui l'autrui mort rechasse Sa mort, sa dampnacion chasse ; Et combien que mort le consuie, Convient que par cy, par la fuie, On le voit bien appertement ; Et bien le mot Raison convent Que de male oeuvre a male fin. Elle dit voir, j'en voy la fin (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 88). ...les males euvres amainnent à male fin. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 189). On voit que la maise oevre atrait la maise fin ; Bon fait croire sa loy et le hault roy divin (...). Ce ne fist pas Pietron, ainsi com je destin ; Il amoit mieulx assez lJuïfs ou Sarrazin (...). Pour tant li transmist Dieux Bertran de Glaiequin, Car l moru par luy a guise de mastin (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152).

Rem. Hassell 181, O26.

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     PARLER     
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Beau parler souvent refreint un coeur félon : ...c'il vont estrivant encontre no raisons, Un assault merveilleux a la cité ferons ; Mais ainsois le vouloir des bourgois saverons, Car beau parler souvent refraint un cuer felons. Et Bertran respondi : "Par les sains de Chaalons ! Ce de villain voulez avoir noble respons, Oindre ne le devez, mais poindre d'aguillons !" (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 440).

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     PLAID     
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Souvent perd on son plaid à parler nicement : "Sire, s'a dit Bertran a l'aduré talent, Alons devant Poitiers bien et hardiement (...) En monstrant fier visage, en parlant haultement, Et en faisant semblant d'assalir fierement ; Et enconte un que sonmes, disons que sonmes cent Et que l'ariere ban venra prochainement. Souvent pert en [l. on] son plait a parler nicement, En guerre ne doit on parler trop molement." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 440).

Rem. Cf. aussi Morawski 797 : Fous va a plait s'on ne l'i mande, 1711 : Povres hon fait povre plait, 1882 : Qui dan Denier maine à son plait, quan(que) qu'il commande si est fait.

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     POT     
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Tant va le pot à l'eau qu'il se brise. "À trop s'exposer au danger, on finit par en souffrir" : Tant va ly pos a l'iaue que brisier le voit on. (Belle Hélène Const. R., c.1350, 466). Le pot va a la riviere Qu'au derrener s'an vient par le brisant (Recueil galant. V.-B., c.1350-1400, 267). Tant va le pot a l'eaue qu'en la fin brisera. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152). Car folement fis l'entreprise, Parquoi convient que je l'endure, Tant va le pot a l'eaue qu'il brise. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 13). Comme j'oy que chascun devise : On n'est pas tousjours a sa guise ; Beau chanter si ennuye bien ; Jeu qui trop dure ne vault rien ; Tant va le pot a l'eaue qui brise. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 322). Tant va le pot à l'eaue qu'on le troeuve brisié. (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 512). LE MOUTON (au Loup qui veut le manger). Tant va le pot au puis qu'il brise. Peu a peu approche ma mort. Ma vie alonge et peu la prise, Quand je sens ton dent qui me mort (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 665). LA VIEILLE. A tout mon cas bien recongnoistre, Je n'ay vescu sans reprouche ; Me suis affeublé de mon maistre Comme fait coquin de sa pouche ; J'ay souvent mis ces vins en brouche Et l'ay fait despendre en ma guise. Mais maintenant la mort m'aproche : Tant va le pot a l'eau qu'il brise. (Danse macabre femmes H., p.1480, 98). J'en ay bien veu par cy devant Qui ont bien mis le voille au vent, Et je vous jure sans mentir Qu'ilz s'en pourroint bien repentir: Tant va le pot a l'eau qu'il brise, Tant gratte chievre que mal gist. (S. fol, c.1480-1490, 8). ROUSSIGNOL. Jouay avons habillement Et acompli nostre entreprise. SOTIN. Or n'en fais plus [ hardiement ], Tant va le pot a l'eau qu'il brise. (Sots Magn., a.1488, 194).

Rem. Morawski 2302 : Tant va li pot poz a l'aive qu'il brise ; Hassell 207, P240 ; DI STEF. 721a, pot. Variantes : LA TOUR LANDRY, 141 (Tant va le pot à l'eaue que le cul en demeure) ; Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 206 (Tant va li kanne a l'iauwe qu'il le convient briser), Baud. Sebourc B., t.2, 380 (Tant va le quane a l'iawe qui le convient froer) ; Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 46 (Tant va pot a riviere Qu'il s'y treuve rompu.

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     SERVIR     
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Jamais bien ne servira celui qui n'aura bon loyer : "Gentilz rois, dist Bertran, par le mien essiant ! Ne voy cy pas argent pour faire un fait vaillant ; De mille et .V. cens hommes que vous m'alés paiant Combatre ne peut on .XXM. Englois vaillant. Alés rompre ces coffres ou il a argent tant : Escars princes n'yra ja honneur conquerant." "Sire rois, dist Bertran, je vous dis sans cuidier, Ja bien ne servira qui n'ara bon louier." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 373).

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